• Révolution d'un soleil noir

    Un cafard dans le cendrier. Du bout de mon mégot je lui grille les pattes une par une. Sans haine sans violence. Même pas par cruauté. Je ne suis pas de ces enfants qui arrachent les ailles des libellules. Je suis incapable d'acheter une bonbonne de baygon, c'est tout. Ça fait deux ans que je vis avec eux. La cohabitation est bonne. Personne n'est malade et la matière isolante de mon frigo doit avoir des allures de film d'horreur. Ce sont des petites bêtes très intéressantes, très fragiles. Grégaire, ils se mettent en tas, appelés par leur odeur familière. Le cafards à une odeur très particulière. Douce âcre. Ce n'est pas tant la propreté des lieux qui détermine le confort du cafard. C'est le taux d'humidité. Un lino mal coller une fuite invisible et paf, invasion de cafards.

    -J'ai toujours vécu dans des endroits propres ça a toujours été propre chez moi. (x3)

    Cette phrase tapante répétitive prend dans sa bouche des allures d'incantations. Je me sens vraiment honteuse comme quand ma bonne maman me disait que quand je serais grande je serais qu'une pute et que chez moi il y aurait des rats et des cafards. Les mamans ont toujours raison. Je vis bien avec ma vermine. Je n'inviterais pas mon écureuil fou à faire le ménage. Je subirais son regard cynico-phobique sur ma misère en ne songeant qu'à ma richesse. Son cou entre mes bras, la chaleur de son crâne sous mon nez, la sensation plexus irradier bombe H.

    -Merci de me comprendre.

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 5 Octobre 2009 à 21:10
    Intéressant.
    Je te comprends. Ou du moins, je fais semblant.
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